S’engager

Nous finissons toujours par avoir le visage de nos vérités.

Albert Camus

Lorsque l’on est né comme moi au mitan du vingtième siècle la notion d’engagement veut dire quelque chose. La lecture de Camus, de Sartre, des existentialistes mettaient l’engagement comme un devoir de tout homme et toute femme. Les conquêtes sociales et le contexte politique antérieur à ma naissance ont marqué les générations qui nous ont précédés. J’ai eu l’exemple de ma mère et de mon père surtout, très engagé dans la vie de son quartier, de sa ville, de son pays, il eut d’ailleurs la légion d’honneur.

Dans la mouvance de 1968 j’ai pris quelques responsabilités au lycée de Montgeron au sein des « comités d’Actions lycéens » mais sans faire le « coup de poing » à Paris. Quand j’ai eu l’opportunité de m’engager résolument pour le Sahel j’étais prêt à le faire. C’était en 1985, et je m’étais déjà engagé à 17 ans, vis-à-vis de mon épouse, marié à 20 ans, père quatre fois et ma situation professionnelle était suffisamment bonne pour risquer cet engagement très prenant au Burkina Faso.

Au préalable je m’étais engagé dans le monde du jeu de go en créant la Revue Française de Go et plus avant encore la petite revue de libre expression de banlieue « Hors Taxe ».

Dans mon travail je m’engageais de plus en plus pour défendre l’espace public, l’art dans la rue, l’arbre et l’eau dans la ville, les innovations diverses, le préverdissement, l’éclairage. Cela m’amena à écrire sur mon métier d’aménageur puis d’urbaniste, créer une collection d’écologie urbaine, la revue CIEL, imaginer une norme environnementale pour la société Foncier Conseil…

En « retraite active » je peux plus encore militer à travers plusieurs associations notamment Urbanistes du Monde mais aussi plusieurs associations sur Trélazé et Angers. En revanche je n’ai pas franchi le pas de la politique, j’ai été déçu par certains maires que j’ai croisés notamment les plus connus car le courage d’entreprendre leur manque parfois et qu’ils sont souvent obsédés par la Politique. La prime du bon "maire", revenant, pour moi à un ex-maire adjoint de Bois Guillaume, Philippe Milon, mon initiateur à l’engagement en Afrique.