Travailler

Travailler, travailler, comme si j’avais le temps.

Georges Perros

J’ai beaucoup travaillé mais j’ai fait aussi beaucoup de choses en même temps (dont mes études) ou en parallèle (l’écriture, le Go, le vélo, l’activité tiers-monde, les collages, la création de sociétés, l’activité de formateur ou de consultant et bien d’autres choses...). Question de gestion du temps et de son énergie. Première feuille de paye l’été à 16 ans puis chaque année. Succession de petits boulots formateurs (manutentionnaire chez Gibert Jeune, aide cuisinier puis vendeur à la Samaritaine, assureur aux Mutuelles du Mans..) avant de devenir surveillant d’internat en CET, et d’externat en lycée et collège.

De ce premier vrai métier à quasi plein temps dans l’éducation nationale, j’ai aimé le contact avec les élèves quel que soit leur âge, même si la banlieue de Paris ce n’était pas évident tous les jours. J’y ai acquis un certain sens de l’autorité et du dialogue. En parallele je fais des études de sciences économiques à l’université de Paris 1.

Puis après avoir un temps envisagé d‘être journaliste, animateur de MJC, dans la foulée de mon DEA de sciences économiques, je me suis retrouvé (grâce à mon beau-père) stagiaire à la SEPAC, la société d’aménagement du Pas-de-Calais. Trois mois plus tard la SEPAC me rappelait pour devenir chargé d’opération et nous déménagions, avec deux enfants déjà, de Draveil à Arras.

A la SEPAC j’ai tout découvert, tout appris, même si ma formation d’économiste et de joueur de Go stratège m’ont aidé à cerner ces deux dimensions fondamentales de l’aménagement. Me retrouvant en charge de nombreuses ZAC très anciennes ou toutes nouvelles à créer, les six premiers mois ont été très durs. Je m’en suis sorti grâce à l’aide de ma secrétaire à qui je dictais moult lettres et d’un collègue, Truchot, qui me donnait des conseils le soir. Qu’ils en soient remerciés car au bout de cette période je me suis trouvé très à l’aise dans ce métier passionnant.


Deux ans plus tard je fus invité à faire un stage sur l’art de « convaincre en public », j’y comparaissais dans un exposé improvisé « stratégie comparée du go et des échecs, de Orient et de l’Occident ». Je plaidais aussi, devant caméra, sur l’importance d’introduire l’art dans la ville en me basant sur l’expérience que je menais sur le terrain consistant à habiller un poste transformateur en statue d’inspiration maya conçu par Jacques Soisson qui réalisera également une sculpture mosaïque sur Saint-Omer.

Parmi les stagiaires il y avait Jacques Pautigny qui m’invita à le rejoindre au sein de Foncier Conseil une nouvelle société d’aménagement privé et trois mois plus tard nous quittions Arras pour Rouen.

Je resterai à Foncier Conseil 24 ans, puis 10 ans chez Expertise Urbaine, sans un jour de chômage et avec un total d’un peu plus d’un mois d’arrêt pour maladie pour cause de paludisme, typhoïde, bilharziose, perforation intestinale et quelques autres bricoles !

Entre temps j’allais lancer ou participer, en parallèle, à la création de plusieurs sociétés ou associations à la durée de vie variable : Jeurêve, Algo, Agora, Ciel, Palosa, sans parler de mes activités de formateur (pour CRC, CEFLU, Renault, Intermarché et en Afrique) et d’Expertise Urbaine et Pascal Loup et Cie qui viendront ensuite.