Autres sociétés

La chose la plus importante que vous puissiez faire c’est de commettre une erreur. Vous n’apprendrez rien à etre parfait.
Adam Osborne

J’ai eu l’opportunité, en plus de mon travail et d’Expertise urbaine, de participer à la création de trois autres sociétés, toutes dans le monde du jeu. Même si aucune de ces sociétés n’a survécu cela a été assez passionnant et très formateur pour moi.

AGORA

Un jour un jeune homme me contacte : « Vous avez écrit un « que sais-je ? » sur les jeux de réflexion pure, j’ai moi-même inventé un tel jeu, j’ai besoin de vous pour le faire fabriquer en Roumanie, mais il faudra que vous veniez avec votre costume ». Il s’appelle Nicolas Herla, j’appellerai son jeu très subtil « Agora » et nous voilà partis en Roumanie. S’en suit, chez Ceausescu, un périple étonnant qui nous amène dans des menuiseries champêtres, des usines insalubres, des bars tsiganes. Au final Nicolas signera, avec mon aide, les contrats de fabrication de ce joli jeu mais il s’intéressera plus par la suite au développement d’un autre jeu « Chiffomi » qu’il fera connaître à Parthenay avec mon fils Tanguy. Agora tombera dans l’oubli ce qui est dommage.

ALGO

Avec certains joueurs de Go dont principalement Jean Cumin nous trouvons que le jeu de Go et les autres jeux asiatiques sont mal distribués en France. Nous créons ALGO une société à huit actionnaires (ce qui est trop). La société n’arrivera pas vraiment à décoller mais atteindra tout de même un certain chiffre d’affaires. Cela me permettra de faire un aller-retour à Hong Kong pour tenter d’acheter des mahJongs et m’aidera à écouler un peu mon jeu « A qui le tour ? »


JEUREVE

Un jour mon frère Noël m’appelle « Tu sais le jeu sur le cyclisme que tu avais inventé quand tu avais 10 ans et bien je l’ai mis sous forme de jeu de plateau et testé à Agay avec enfants et neveux et ça marche toujours ! ». Pris au vif je décide de créer une société mi 1994 pour éditer un jeu sur le Tour de France. Je trouve en huit jours six actionnaires pour avoir le capital nécessaire, je dépose la marque « A QUI LE TOUR ? » cherche un dessinateur (Bernardo Garcia qui fait des plateaux de jeux magnifiques avec six étapes), négocie avec un imprimeur, peaufine les règles (pas assez) et fonce pour être prêt avant le départ du Tour de France. Pari tenu, mais là patatrac ! ASO, la société qui organise le Tour de France, me menace d’un procès, et je me heurte aux distributeurs de jeux pas forcément très tendres. Pris par mon boulot et trop seul, le jeu ne décolle pas et étant gérant j’engloutis une bonne partie de nos modestes économies familiales.

Heureusement je rebondis en répondant à un appel d’offres lancé par la société Renault qui cherche à sensibiliser à l’environnement ses milliers de collaborateurs. Jeureve gagne la consultation face à la plus importante société de formation de France de l’époque ! Je mets très vite au point un jeu de formation (avec l’aide de l’équipe environnement de Renault et d’Oliver Adam) « l’autopoly de l’environnement » devenu « CAP ECO » avec l’apport de Michel Lalet (le co-créateur d’Abalone). L’expérience passionnante et réussie me verra aller dans les usines Renault (Sandouville, Le Mans) pour peaufiner le jeu et le tester. Au final Jeurêve rééquilibre ses comptes de justesse, mais mes actionnaires et mon comptable ayant disparus, je décide de m’arrêter là bien que j’ai plein d’autres idées de jeux en tête dont un « Tarot aztèque ».

Curieusement quelques années plus tard, je revendrai la marque A QUI LE TOUR à un gentil escroc qui la revendra illico à la « Française des Jeux » qui s’en servira comme publicité !